Un sas social, des questions et du chômage... | 31 octobre 2007


©Andy Vérol - Remix d'une photo appelée "Sdf", auteur inconnu - Octobre 2007
A l'étude de Maître M..., nous sommes assis devant cette femme qui énumère, en quatrième vitesse, l'ensemble des pièces à fournir et des procédures à suivre. Son téléphone sonne. Elle répond. Change de ton avec l'interlocuteur qui semble tenter d'expliquer quelque chose au bout du fil: "Mais monsieur je ne comprend strictement rien à ce que vous racontez! Mais monsieur, vous venez au rendez-vous pour qu'on vous signifie votre licenciement! Monsieur, je ne comprend rien à ce que vous me racontez! Combien êtes-vous à être licenciés? 31? Mais monsieur, je ne comprend rien!" Puis elle raccroche et marmonne un "Ah ces turcs, y commencent à me casser les pieds", avant de se tourner vers nous, de nouveau souriante, déblatérant son charabia juridique concernant la liquidation judiciaire de notre société. J'essaie de penser à ce trou dans ma chaussette. J'essaie de penser à l'orage qui crache sa flotte et hurle son tonnerre sur le Pontoise du bon matin...
Le compte à rebours a commencé. Les sourires, des politesses, n'effacent pas le goût amer de ces relations particulières... Je sais que je ne suis déjà plus rien, que nous serons une dizaine à être virés dans 15 jours, parce que simplement, la quête effrénée au fric n'a abouti à rien.
J'essaie de penser à moi. Mon voisin, lui, s'en sortira bien. Il ne comprend strictement rien à ce qui se dit. Et ne fait qu'aboyer lorsqu'il veut dire quelque chose. Son stress alourdit l'air du bureau. L'air devient gélatineux, épais. Difficile à pénétrer...
A suivre...
Andy Vérol

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