Ouvrant ses cuisses, offrant sa broussaille
Quand les autres garçons se rêvaient champions de football,
de tennis ou de bite, je ne souhaitais qu'une chose: posséder, à terme, la plus
grande bibliothèque du monde dans laquelle j'aurais trôné, au milieu des
méga-tonnes de papier, retenant des cascades de monstres huileux tombant du
plafond, jaillissant du sol. J'avais l'espoir d'un accaparement total du monde,
de ses secrets, son Histoire, ses vices. Dans les livres que j'aurais stockés
de façon maniaque dans le Château d'Oto, j'aurais pu me répandre, m'épancher
les nerfs, me dégouliner dans la bête, les brusques soubresauts suaves d'une
nymphe en carton-pâte, puant le parfum, ouvrant ses cuisses, offrant sa
broussaille, ses trésors, sa cervelle rejointe par le long couloir démarrant à
sa fente. J'avais ça en tête, des tarentules douces qui m'auraient sucé le
corps, cultivant des larves dans mes pores. Et moi horrifié, je me serais
réveillé en sursaut, sauté sauvagement par un géant sans tête jailli de mes
millions de livres liquides coulant telle de la bave, des étagères en fer
rouillé...
Bribes-extraits du roman en cours d'écriture « La Diaspora des derniers jours/Un homme clitoridien ».
Andy Vérol
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