J'aime pas les artistes parisiens... fauchés... ou pas. | 18 septembre 2008

J'aime pas les soirées parisiennes, les artistes à gogo qui se pavanent avec des semi-œuvres.

J'aime bien n'être personne, n'exister pour personne, écrire ma daube dans mon coin, chercher des trucs gore sur internet, faire mon blog de moins en moins lu, écrire mes livres que tout le monde il aime bien mais qu'il a pas acheté. J'aime pas me lever le matin. J'aime pas me dire qu'il y a un smic à prendre. J'aime bien la possibilité de me faire des piqûres. J'avais en tête de garder ma dignité c'est mes mains qui tremblent pas quand je parle dans les yeux de l'autre. J'aime bien l'idée des piqûres et j'ai finalement aimé me faire défoncer le cul par une triplette de racailles techtonik...Je mens pas. Me sens pas bien dans les soirées parigotes avec les artistes, les vrais, ceux qui savent prendre des attitudes d'artistes qui ont l'air d'artistes qui sortent des phrases d'artiste/// Moi j'ai toujours l'air d'un con là-dedans. Je suis un beauf, un cul-terreux qui vomit les prétentieux qui sont fiers de montrer leurs sales gueules en public. Les artistes fauchés, les artistes riches, les artistes de classe moyenne ne font pas que m'effrayer avec LEURS univers weuuhh ils me font mal au cul imbibés dans les concepts.

Je suis un gros beauf, un cul-terreux. J'ai rien d'un artiste. Ma daube je l'aime bien je l'aime pas. Je la fais. Hier j'appelle un éditeur, pour un truc futur, après j'appelle mon éditeur pour autre truc futur. Après je me dis, j'me fais chier dans ma banlieue où les gens s'en foutent de moi. Moi j'vais aller dans les soirées d'Paris, dans les bars avec des trucs en fer forgé, et aussi des gens qui sont tendance, qui se connaissent, des gens qui se parlent entre eux qui rigolent qui boivent. Les artistes, ils sont là, ils ont des têtes mal rasées souvent, ils ont l'air de trouver ça drôle d'avoir l'air triste. C'est chiant. Moi j'picole et j'aime bien lancer les artistes dans les soirées confinées (ça sent la bière, la sueur, le tabac et les pieds) dans des conversations qui les gavent à mort.

Je parle de foot. Je parle fort de politique, façon normal, français de base, moi quoi, je dis

« Putain  Sarkozy c'est vraiment un gros fils de pute, mais les gens qui critiquent Sarkozy sont vraiment des fils de pute aussi en pire sa mère ».

L'autre jour, j'accepte d'aller à Paris pour rencontrer un jeune réalisateur de mon âge, autant dire qu'il commence à plus être de la première fraîcheur. Et j'arrive habillé en mec normal. Ça le surprend. J'ai l'air normal, pas l'air d'un artiste, pas l'air d'un mec de paris pas l'air d'un mec de banlieue, un mec normal  en jean en chemise avec un béret H&M. On se parle et moi je bois. Je bois vachement. Ça c'est vrai. Je me shoote toujours, enfin souvent, si tous les jours c'est souvent ou tout le temps, je ne sais pas très bien. On dirait que j'ai un balai dans le cul ou que je reviens du front si j'ai pas bu.

Andy Vérol, c'est un mec tout raide, avec un air con, qui se branle avec précision, baise essentiellement avec des mecs racailles de banlieue et fais risette à des gosses dans des poussettes avant de leur tirer une langue chargée sa mère à vomir. Le réalisateur jeune un peu, donc, je bois avec lui et il se trouve que je trouve que j'ai rien à dire. J'ai rien à dire. Je sais pas raconter. J'augmente les doses d'alcool et prends discretos un Xanax pour en accélérer l'effet. Fait beau. Faisait beau. Je sais pas ce que je fais là. Je suis un beauf basic le vrai, pas le )à moitié. Je suis un français archi-moyen avec pas de moyens.

Les artistes à Paris ont toujours l'air fauchés, ils cultivent ça. Je sais pas s'ils sont sales exprès. Je sais pas pourquoi quand je dis « Sarkozy c'est un gros fils de pute et tous les parisiens aussi ! » ils me regardent de traviole avec leur petit air précieux. Moi j'ai un frère qu'était leader d'un groupe qui marchait grave dans les années 90. Je me dis que tous les gens morts autour de moi, c'est bien pour eux. Ils ont de la chance. Ils ont réussi là où j'ai pas encore réussi : ils sont morts. Le réalisateur, le cinéaste, il me propose de faire une signature. Puis deux trois jours après, la débandade, zou, il me dit que c'est pas possible et me sort un baratin pour que, finalement, ce gros beauf d'Andy Vérol vienne pas signer ses livres pendant la projo de ses navets. Je sais pas si c'est des navets ses films. Mais j'aime pas le cinoche. Les gens qui font du cinoche sont toujours les fils de les copains de les cousins de les amis de.

Une fois je vais au ciné avec un de mes petits amoureux racailleux de banlieue. Saïd il avait une énorme bite avec une couleur d'olive verte claire. Chelou. Mais toute propre comme un sous neuf, avec la calotte coupé et le gland impeccable. Ce petit merdeux n'aimait que du rap de boîte de cité avec des gros culs de putes dans les clips. Alors je l'ai trimballé voir le film sur Ian Curtis. Je trouve que ça fait semi-intello de la trentaine bien tapé, d'aller voir le film sur le chanteur deJoy Division. Finalement. Ben tout ce qu'il y a t'intéressant dans le fait d'aller dans une salle obscure pour mater un film, c'est de se sucer mutuellement, reluqués à fond par deux trois autres mecs autour. Saïd, il aimait pas ça. Il disait qu'il détestait le vice, que sa religion l'interdisait de faire ça. Mais ensuite, et grâce à ma paluche, experte, il se décontractait soudainement et zou, oubliés les interdits !

Enfin tout ça pour dire quoi. J'sais pas quoi.

Andy Vérol

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