On en chiait déjà avant que les friqués ne perdent leur pognon... | 30 septembre 2008

Le plus étonnant, surtout juste après la grande crise, c'était l'apparition, ou réapparition de la crasse, la saleté, les odeurs âcres des corps mal entretenus des citoyens qui zonaient. Nous avions eu la possibilité, durant les années 90 et 2000, de vivre grassement, nous goinfrer mais aussi nous laver frénétiquement. On achetait des teintures pour les cheveux, des déodorants hum ça sent bon, des gels douche, des maquillages, etc. Tout ça avait contribué à stériliser notre environnement. Nos dents étaient souvent propres, nos cheveux peignés, nos sexes récurés, roses et luisant comme la paroie d'une vessie mise à l'air. Hue.
Marseille grouille, suinte, pue. On est à l'heure de la décadence économique et mon coeur me fait mal de battre la chamade, l'emballement stupéfiant... Je sais que nous allons monter dans un bateau, entassés comme des boats peoples, dont on se foutait royalement avant... Direction l'inconnue. Une île où l'on entasse tous les déchets générés par l'Europe. Pour un salaire plutôt attactif.
Les gens du gouvernement, après avoir diminué les aides sociales de plus de la moitié (la faute à la crise tu m'étonnes), ont décidé d'utiliser les restes de budgets pour se barricader dans leurs ministères, leurs locaux calfeutrés, confortables où leurs couilles et leurs chattes bien propres peuvent se frotter aux tissus doux... Un truc du genre. Ces gens nous donnent la gerbe. Mais avant la crise, les français aimaient plutôt l'économie de marché, ils t'engueulaient dès que tu parlais d'alternative, collectivisation ou encore de destruction de l'économie de marché. Depuis, beaucoup de personnes, essentiellement issues de la classe moyenne déchue, embourbées dans une misère soudaine, se sont ralliés à des idées et des mouvements que l'on disait "radicaux", "extrêmes", "dangereux", voir "terroristes"... On a le vent en poupe, nous les socialistes libertaires. Nos rangs grandissent, de jour en jour, mais la répression folle des bourgeois qui nous dirigent, ainsi que leur mode "d'information" nous donne du grain à moudre.
J'ai peu d'espoir pour la suite. Je dois gagner un peu de fric pour aider ma femme à bouffer, ainsi que le petit. ça me fait mal au ventre. Je me sens lâche. Impuissant.
Mon Usine, la suite... (Roman en cours d'écriture depuis 2006)
Andy Vérol

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