Tu as un petit truc dans le coin de l'oeil... | 05 octobre 2008

Il y avait, à cette époque-là, un rapport d'addiction aux médicaments. On en bouffait tout le temps. On ne parlait que d'hygiène, de sécurité alimentaire. On parlait cellophane, le film étirable dans lequel nous emballions nos vies. Un de mes meilleurs amis de l'époque, avait acheté un thermomètre, pour mesurer la température de la bouffe qu'il refourguait à son marmot. ça ne servait à rien, mais il le faisait, parce qu'au fur et à mesure que les années passaient, que son gosse grandissait, il était obsédé par le microscopique, la bactérie, le fongicide, le microbe, le virus, le germe, la chaine ADN artificiellement modifiée. Il en tremblait de plaisir quand la température était bonne, que la purée de carotte était à point, ferme, orange... Il mesurait tout. Il était mort. Mais il mesurait.

Il ne s'est pas suicidé. Il n'a pas tué son gosse. Il n'a finalement pas voté à droite... Il est seulement devenu propriétaire avec plein de verrous sur sa porte d'entrée, et un gosse qui pense que "solidarité", ça signifie "baisser les charges sociales sur les entreprises afin de libérer le travail, augmenter la productivité et perenniser l'outil de production, pour que chacun puisse consommer à sa guise et se payer ses rêves...". Mon pote dit toujours: "Fais chier mon fils avec sa console de jeux. Il se fout du monde, ne s'intéresse pas à la politique, ne comprend rien à l'Humanité..." Mon pote, quand c'est dimanche, il fait des parties de Ping Pong avec son fils, sur la Wii... J'ai pas envie d'en écrire plus.

Note de reflexion - Préparation à chapitre de "Mon Usine, la suite..." (Roman en cours d'écriture).

Andy Vérol