Pourquoi j'ai refusé les invitations de TF1 et d'M6 concernant Bertrand Cantat... et sa libération conditionnelle. | 07 octobre 2008

Je ne vais pas détailler. Grosso modo, aujourd'hui, deux journalistes de TF1 et d'M6 me contactent via mon éditeur (celui de « Un noir désir, Bertrand Cantat »). J'étais au boulot... Un truc mal payé au Smic + 10%. Un truc que j'aime faire. Avec des êtres humains qui en chient très très très souvent.

Bref. En juin sortait ce livre sur Noir Désir et Bertrand Cantat, chez Scali, que j'ai écrit presque dans la douleur... C'est Patrick Eudeline qui me proposa de travailler là-dessus, et finalement, j'en suis fier, et je suis tout aussi fier d'avoir échangé avec un type qui est sincère... Vraiment.

Les choses ne tournent pas toujours comme on veut. Je vis de mon maigre salaire et j'écris plus que jamais. J'aime ça. C'est ma vie. Personne ne peut m'acheter, me vendre, me démonter avec des rêves à la con...

Je ne détaillerai pas les problèmes et les plaisirs liés à cette expérience. Mais je garantis que ça ne m'a pas rapporté un rond !

Un noir désir, Bertrand Cantat, c'est un livre que j'ai écrit avec ma probité, mon intégrité et ma capacité à travailler sans fin pour le respect d'un homme que je connais en tant qu'artiste, en tant que "penseur", en tant que mec "engagé"... ça ne veut pas dire que j'ai été d'accord avec lui. Non. Ça veut dire que je le pense vrai...

Contrairement au blah blah gentil et sympa d'un chroniqueur de Canal + en juillet, je n'ai pas écrit un livre de fan de Noir Désir. Il s'est plutôt concentré sur le dossier de presse, comme je l'ai fait quelques fois à l'arrache pour des interviews (ouais j'ai fait ça journaleux chroniqueur à la fin des années 90) deHigh Tone ou de Maurice G. Dantec (pas vrai l'Vidal ?) pour Furia Magazine ou pour Symposium avant ça.

Je vais pas me vomir dessus à chaque fois que je dois fricoter avec la maille parisienne, le centre prétentieux des chemins sans issues.

Donc la journaliste (journaliste...) de TF1, de l'émission « 50 minutes Inside », je l'appelle après avoir reçu le message de l'éditeur (la secrétaire)... Et voilà qu'elle me dit au téléphone, ce que je dois dire, que ça se passera chez moi. Elle me prend pour un neuneu... faut dire que je la joue toujours neuneu avec les boulards qui s'la jouent dans la machine à broyer... Et ils y croient. Ça les rassure. Ils se sentent importants. Comme si moi Vérol, j'étais la moitié d'un gland, une vieille daube banlieusarde ringarde... Ils savent pas. Alors j'écoute. Et je dis : « Excusez-moi, rapport à mon travail, et à la discussion que j'ai eu avec mon supérieur, je ne peux accepter la proposition que vous m'avez faite...
-          je comprends » dit la « journaliste » de « 50 minutes inside » en rajoutant : « Vous auriez pu le dire plus tôt, j'aurais pris mes dispositions »...
Et je lui dis, en souriant dans l'émetteur de mon phone :

-          Désolé. Je suis vraiment désolé. J'ai eu besoin de réfléchir. »

Pour M6,  ça a été la même merde. Le même jour, à 30 minutes de différence.

J'avais plus l'impression d'être à New York avec des gens coursés par la poussière âcre de buildings écroulés...

J'étais d'accord avec un point, avec les Noir Désir, c'est leur résistance pour un passage sur le plateau de « Sacrée soirée » à l'époque de « Sombres héros de l'amer » (j'crois bien j'crois que j'connais c'morceau l'track)... C'est aussi pour ça que j'ai accepté d'écrire ce livre (aussi parce que c'est Patrick Eudeline qui me l'a proposé, aussi parce que j'avais vu le groupe défoncé à Pontoise, parce que j'avais de l'estime pour Scali, parce que Noir Désir m'a fait découvrir Fugazi, ouais j'écoutais pas du rock apolitique moi)... Parce que j'ai du respect pour des gens respectueux, réellement sincères... Qu'on ne percera pas d'un coup de média merdique... En tout cas pas par moi...

Andy Vérol

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