J'aime regarder les images de guerre en Inde... | 28 novembre 2008


... j'aime et j'ai pas honte. Je suis devant mon poste la télé, mon petit autel dans mon petit appartement.

Je tue moi aussi.

Le goût du sang et des popcorns dans la bouche. La langue qui roule de plaisir sous le palais, l'palet. Je pense à mes dents bien soignées. Ma Mutuelle. Je regarde la guerre en temps réel à la télé. Je me fais des tartines de pâté. Je pue de la gueule pendant qu'ils se tuent la gueule. Entre eux. Oui. Je suis bien. Plus que quelques mois à vivre...

Enfin, c'est ce que j'aime me dire quand je tire la voisine... Elle vient d'Inde. Elle est assise sur une chaise près de mon canapé. A poil. Ses seins énormes se déglinguent sur son ventre à bourrelets... Le bonheur quand elle pleure à la vue du massacre. Dans la télé. Je fais de l'humour noir, qui ne prend pas : « Y a trop d'habitants en Inde, c'est bon pour la démographie ce qui arrive non ? »

Non.

Pas vraiment, ça fait flop, flap, ça fait sgurg dans le poêle à merde de l'humour. L'humeur. Mon indienne de voisine que j'ai initié au malsain, est en train de ruminer son chagrin. C'est pas bien. Je continue. Je fume une clope encore. Je ne rote pas. Je regarde le fac-similé de ma carte d'adhérent à la CGT-Cheminot pécho sur Internet...

Et je suis fier, je suis fier... Je suis bien. La télé montre encore les massacres. On se croirait vraiment dedans. J'avale une gorgée nouvelle de bière et lui propose de remonter sur moi et d'y goûter encore. « Tu me dégoûtes connard. »

Oui.

J'ai le sourcil qui grimpe d'étonnement, une détonation et oups, l'armée indienne pan pan pan elle tue tous les salauds... « Tu trouves que je sens fort le tabac quand on s'embrasse ? ». Parle à mon cul. La pauvre. « Mais tu te rends pas compte ou quoi ? » Me dis que les indiens regardent les attentats en France comme je regarde les attentats en Inde. Ça les fascine et ça les indiffère, et ça leur plait bien, et ça les surprend... LE spectacle est grandiose... J'imagine 1 milliard d'Indiens qui courent en tous sens à travers le monde, en quelques minutes, pour fuir le massacre. Ouah. C'est flippant.

Je descends à l'épicerie tenue par les Pakis en bas de l'immeuble. Deux bières et une boîte de fruits feront l'affaire. Cette guerre de terroristes à l'indienne dans ma belle télé, commence à m'ennuyer...

Andy Vérol

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