Robert de Niro n'est plus un héros - Premières lignes... | 24 novembre 2008

Les arbustes poussent au fond du jardin, où la pelouse en tapis a été implantée, plus que plantée, en avril de cette année... Elle a déjà été foulée par des soirées barbecue, des matchs de foot de gamins en baskets de chine... Le ciel au-dessus qui a pris des belles couleurs d'un bleu merde... Celui qui plait à ma compagne, Hansa (Hue! ça signifie "Bonheur suprême" en Thaï) avec ses postures toutes douces, un peu serrées, ses épaules recroquevillées vers l'humble, le "je m'écrase je suis une thaï typique"... Bon je m'en fous. Y a tout ça... C'est pas moi.
Ce gros est vautré dans le fauteuil face à la vitre de la véranda qu'il a construite de ses grosses mains à lui boudinées... Il était alors plus mince. Pas si mince. La fleur dans le regard et l'arrogance dans la voix, les mots. Le fruit, l'intitulé de la révolte et de la haine tassées dans ses tripes...



On ne commence pas impunément à punir son passé... On ne peut pas non plus l'encenser. On ne peut plus rien en dire dans une époque où lutter contre le fait de rouler en 4x4 est devenu le summum de la révolte. Ouh la rebellion... Du manger bio et bailler quand même devant le journal télévisé et se tourner vers le visage grimaçant du petit: "Arrête Stéphane! Tu manges correctement s'il te plait!" Et toute la petite famille française à l'américaine qui se "baskette" en chine et s'engonce le cerveau dans la smala américaine typique! Tout en votant un coup à droite, un coup à gauche...  Deux blancs, deux noirs, avec des gosses, Dieu et sa grosse gueule au-dessus, des rires ensemble et des petits airs de bande de cradingues...



Son gros corps bouge telle une énorme vague sourde qui effleure une falaise... Le fauteuil ne plisse pas, ne pipe mots, met sa dignité de meuble au placard. Pisse. Tissu... Son gros corps bouge aidé par son bras gras, et ce qui fait office de fesse - le lard blanc coltiné dans le slip - laisse passer un pet sonore.

Et odorant...



Dans le besoin d'amour, il y a surtout beaucoup d'eau, et des litres, des litres, des litres du passé, qui submergent...




A suivre...

Robert de Niro n'est plus un héros (Première ligne du roman en cours de finalisation)

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