15 ans de lutte libre dans les poings et les guiboles | 12 mars 2009

Bon c'est encore l'affaire des professionnels de la profession, faut faire le lèche-cul, le cire-pompes pour que ces commerçants de papelards que sont les libraires daignent accepter que je paie 300 euros pour une place de merde et plus encore pour picoler et becqueter et bouffer et roupiller au chaud. Maintenant faut trouver les articles et les interviews de journalistes bidons pour être crédibles. Des professionnels de la profession qui demandent à d'autres professionnels de la profession de montrer que ce trou du fion de Vérol a le droit d'empiler 20 ex de son roman sur une table en bois...

La France est un pays de croulant avec ses professionnels de la profession littéraire qui se la pètent, qu'il faut caresser comme des chiens fidèles. Faut dire à ces messieurs-dames qu'on n'a la bonne critique et le gland bien propre. On doit leur dire qu'on vaut quelque chose, qu'on est suffisamment bien placés dans leurs papiers, leurs colonnes... Tu vas chez un libraire, et le mec vend autant du BHL que des stylos Bic, des merdes de Nothomb et des crayons à papier décorés en vache...

Et ils sont ceux qui votent ta place que tu paies 300 euros dans un salon, parmi des centaines d'autres scribouillards piteux tirant la langue derrière un stand, implorant du regard le passant qui le toise, qui toise tes piles de bouquins. T'as l'air con, tu te sens mal, tu picoles, tu te dis « Je vais les buter, leur enquiller mon front dans leurs pifs de lecteurs de merde... » T'es prêt quoi.

Je suis pas plus les potes des libraires français que des autres auteurs. J'ai deux trois potes dans le milieu, mais tous les autres je m'en fous comme ils se foutent bien de ma gueule. C'est pas un milieu de concurrence, c'est un lieu où on s'ignore, où on se tape les couilles sur le macadam pour montrer qu'on est content... L'écriture, la littérature, les livres sont les éléments d'un monde de gerbos...

Je m'en fous, je suis rien. Et en même temps j'aime bien, ça me permet de garder mon pinard et mes glaces pour moi tout seul.
Y'a un mec en préventive qui est devenu mon poto. 15 ans de lutte libre dans les poings et les guiboles. Une tête bien, des oreilles bousillées comme celles des boxers et une voix posée.

« Je veux pas le savoir. Je m'en fous de ce que t'as fait.
-          Moi je m'en fous pas et je vais te dire pourquoi j'ai fait de la zonzon.
-          Ok.
-          J'ai éclaté ma femme à coups de poings. J'étais bourré, je me rappelle presque plus de rien. Elle est morte après. J'ai pris du trou. »
On s'embrasse. « C'est bien de te retrouver Malik. Après toutes ces années »
Car Malik je l'ai écrit dans mes livres, dans mes torchades littéraires. Je l'ai écrit et il l'a lu. Et m'a écrit du fond de sa cellule.

« Je suis le héros de « Mon Usine... » c'est le truc le plus beau de ma vie. »
Andy Vérol

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