Des mecs un peu friqués moches, achètent des produits du terroir, baisent des enfants | 06 novembre 2010

... et tous ceux qui n'ont que quelques doigts comme instrument de tendresse génitale, et ceux qui se font grossir à la bière de mauvaise qualité, ceux qui ne savent plus lire tellement leurs yeux sont noyés de larmes, ceux que les hormones dirigent et ceux qui ne savent plus que bouffer des kebabs et des médocs, ceux qui roupillent sur le clavier de leur ordinateur après une nuit de Sim City, ceux qui ont honte de faire des courses de célibataire et ceux qui ont un compte en banque qui ressemble à la machine à rebrousser chemin. Ceux qui haïssent la famille, et ceux qui la trahissent, ceux qui cherchent à communiquer avec leur sperme, ceux qui se font refouler à l'entrée des pubs. Ceux qui étaient en forme il y a six mois et qui ne dorment plus du fait de leur cancer, ceux qui chient sur le monde et qui flippent de demander une baguetteà la boulangère. Ceux qui ruminent un crime, qui ont peur des gens derrière, des voitures qui roulent vite. Ceux qui laissent des vaisselles d'une semaine pourrir dans l'évier, ceux qui ne se brossent plus les dents parce que leur bouche ne sert plus à rouler des pelles, mais à bouffer des oignons dégueulasses baignant dans la salade, la tomate, la viandasse et la sauce blanche... Quelques frites molles trop salées, la Harissa qui arrache, la clope au piment, les mains qui tremblent, les mots zen qui ne viennent jamais. Des gens ont dit que Dieu allait te punir parce que tu ne t'es jamais tourné vers lui... Dieu t'a offert deux viols dans ton enfance, une maman suicidée, une télé avec trois chaines et des acteurs ignobles comme Louis de Funès, Stalone et ce vieux réac' de Gabin. La pine, gamin, lappe le gland de tonton et sourire les dents pleines de gluants. La route, puis l'autoroute, les vacances trop chaud dans la bagnole, les bouchons, les sandwichs à l'aluminium, les documentaires sur la conquête de l'espace, Challenger fait un feu d'artifice de cadavres, de matière et de d'espoir dans le ciel bleu marine. Le bide qui fait mal, les boutons plein la gueule, on paluche Laure les gros seins au fond de la classe. Elle rit parce qu'elle ne veut pas savoir que c'est un viol. C'est un jeu, comme roublarder le fisc ou piquer des ramettes de papier dans la réserve du boulot, ou pipoter son conseiller Pôle Emploi. Puis se plier, gueuler sur son gosse en plein repas familial, faire risette à tonton, tata et grand-mère quand hier on giflait sa meuf en la traitant de pute. Les ambiances molles, les têtes cadavériques des junkies du samedi en boîte de nuit. Les groupes de pas terribles quadragénaires divorcées qui se tapent des nègres de 18 ans en Afrique, des mecs seuls un peu friqués moches qui achètent des produits du terroir et baisent des enfants pour quelques sous. Sensation d'être espionné, filmé, d'être parano, Noël "alors t'arrives pas à trouver du travail avec tous tes diplômes?", "T'as fait une connerie de quitter ta femme, tu aurais pu au moins te forcer"... C'est la foire aux bestiaux, la tête qui tourne au-dessus de la cuvette. Rire de pleurer de vomir, vivre, avoir honte de vivre, de passer des soirées avec des gens qui n'ont rien d'autre à te dire qu'ils regardent la télé, votent et élèvent leur marmaille... Aller se promener le dimanche, rêver de fister quelqu'un, de baiser à dix, mais se promener le dimanche, dans les champs, les forêts, à IKEA, ... Chercher un tabac ouvert et s'enquiller des bières. Ecrire. Puis comater sans penser...
Andy Vérol

Commentaires

Articles les plus consultés