Des milliards de mannequins en platoc | 07 août 2012

Je vais crever dans un monde de calculettes écologiques... ça me manquait les voix off d'Arte, les morceaux de Fine Young Cannibals, les tasses de café avant d'aller « bosser », les petites collègues très connes qui parlaient de gosses et de fringues le matin. Elles m'impressionnaient par leur capacité à s'agiter, simuler (comme au pieu) le travail et bavarder sans cesse, baver sur le chandail des absentes, prétendre toiser la hiérarchie avant de « modérer » le propos devant un manager aussi charismatique qu'un slip trempé, épinglé au fil à linge... Je me rappelle aussi qu'après un déballage de dégueulis informatifs déprimants, les « journalistes » balançaient une ultime info « rigolote » ou optimiste - toujours anecdotique - en fin de journal, comme pour dire: « Vous allez tous crever, mais tonton a lâché un pet au moment du message de paix, et ça nous a bien fait rire hein? »... Je regardai le canon briller... « Il faut y aller maintenant », me lança fiévreusement Polo. L'avenir d'Asterion était donc entre mes mains?
« Les boxers et les casques main-libre n'existaient pas encore... Rien d'underground ou d'alternatif, mais ça l'faisait quand même ». Il tenta un ricochet du bout de la langue sur la crête de sa lèvre inférieure…
« Il faut que tu dénonces sa disparition plutôt que de la signaler, il faut qu'tu arrêtes de faire la marmite ou l'gars qui fume tout seul derrière l'bâtiment »... Il fit un rond rachitique avec ses lèvres d'où des anneaux de fumée blanche sortaient à intervalles réguliers... Qu'est-ce qu'ils peuvent comprendre à ça les Salafistes ou les ouvriers chinois?
«Putain, mais dès qu'ils ont généralisé internet sur toute la planète, tout l'monde s'est figé! On faisait plus rien, on jouissait, on se mettait en colère, on se fritait, on fantasmait, on bouffait, on changeait le monde devant des écrans. Putain, comme si on avait foutu des milliards de mannequins en platoc sur les banquises des pôles et qu'ils disparaissaient dans le fatras lent d'une fin d’monde molle"...
J’ai bondi de mon rocher et j’ai levé les bras vers le ciel ! « OUI POLO ! JE VAIS DETRUIRE ASTERION ! JE SUIS LE BRAS ARME DE L’APOCALYPSE DE SAINT-SOLEIL ! »… C’était beau, brillant, c’était grandiose !
Extrait de Mon Usine, la suite… Roman en cours d’écriture.
A intégrer à la suite de la partie Liam puis Léonel puis Polo.
Andy Vérol

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