Leurs blouses blanches china/factory | 13 août 2012

« Je voudrais que tu te fasses casser la gueule par un autre mec que moi un jour... C'est comme ça que tu deviendras un homme, mon fils »... Tonton avait commencé à tuer le temps en titubant massif sur la petite gueule du garçon. Tiens des morts-vivants dans le ventre de mon Usine. Ils sourient, se goinfrent en douce de grains de raisin, de morceaux de pain, de paquets de biscuits sucrés. Mon Usine produit des défoliants chimiques pour ceux qui refusent de travailler pour elle, extraire les matières premières à nourrir, amuser et contenter ses consommateurs sous cellophane. On les aimait les peaux brunes, les teints halés, les crèmes qui brulaient les cellules et protégeaient la peau, préservaient de la laideur. Dis. On l'aimait jusqu'à ce que derrière les grillages, nous collions nos faces flippantes et burinées, les mains osseuses tendues vers ses hordes de touristes venus nous « toiler » comme des singes trouillards. J'y mettais les doigts aussi moi dans les trous du grillage rouillé. Embarqué, chemin à l'envers des aiguilles d'une trombe... Clapotis subtils et râles glaireux de quelqu'en partance pour l'interruption involontaire de longévité... Ville adieu, une dent tombée pour une tranche de pain rance, un poignet cassé par un gros cul./.
La touche clignote orange et j'y veux y écraser mon doigt boudiné, l'écraser à l'empreinte digitale comme les fourmis dans le sable fin de Corse. On me laisse des messages depuis deux jours, depuis deux nuits... Je sais, ils veulent négocier, me sortir la tirade salope sur le « il faut te rendre mais quelles sont tes conditions »... Et je pense à tout l'acide que je vais leur balancer à la gueule, quelques centaines de pages sulfuriques qui les recroquevilleront dans leurs blouses blanches china/factory.
Mes murs blindés ne cèderont que sous les coups "d'end" que j'aurai choisis d'assener à ces ânes en tee-shirts le Che, Ipod et indignés en mode freluquets. Qu'ils tirent à l'obus, à la Kalash ou au marteau-piqueur, les blockhaus de mon Usine, la salle aux écrans, le divin paradis/abris/nucléaire ne fléchira pas. « Sors de là! ». Je crois qu'ils hurlent ça, c'est ça, mais moi, ce matin-là, devant le ponte d'Astérion, je n'en menais pas large. Le chemin qui mène à la fin, est un track-rythmé fait de break de laisse, une pièce en quelques actes qu'il faut savoir rédiger...
J'ai fait - comme chaque romancier - une suite à ce premier chapitre que je ne maitrisais pas, que je n'avais pas décidé: celui de la naissance et de son pendant éternel/lent, l'enfance... Léonel tenait encore ce miroir. Je pense que c'est lui qui ne tenait que je n'hallucinais pas. « Je te dis que ce n'est pas pour maintenant. Baisse ce canon et retourne au travail. Tu n'es encore que l'enfant... Et reviens à moi lorsque tu seras en âge d'encaisser des bombardements métastatiques... »
Mon Usine, la suite… Roman en cours d’écriture.
A mettre à la suite retour face à Léonel le matin (Liam puis Polo)
Andy Vérol

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