J’ai l’âme protectrice du pisse-vinaigre doublé d’un chien-loup






12 juillet 2011: avec l'enfant, on se met devant le hublot de la machine de la laverie. C'est un film d'action avec effets spéciaux, suspens. Il sourit encore et toujours, irradiante bonhomie qui se dégage sans doute de ma déprime de sevrage. C'est lui qui, finalement, me donne la force de pallier le manque. Il est là, petit Jésus des mégalopoles, amputé de la présence maternelle, riant aux roulés boulés de notre linge sale.


12 juillet 2011 (fin de machine à laver, on traine dans la rue) : J’ai besoin de prouver que je peux me relever. La tête tape en elle-même, le cerveau embourbé dans une myéline grasse de cyborg boiteux. J’ai l’âme protectrice du pisse-vinaigre doublé d’un chien-loup hurlant à la mort et à la lune les litanies pathétiques d’un loser-né. NON ! L’enfant est là. Je ne sais plus son prénom… Cette baderne duveteuse et avenante m’a empli de sa présence, de son innocence, de sa spontanéité, totalement dépourvue de vices et de vilenies…l’être parfait, l’enfant est toujours celui de Dieu, pur, lessivé durant des siècles sans doute dans le gros twister de l’entre-vies. L’enfant est expulsée de la matière noire, couveuse onirique des hommes qui ne sont que de passage. Il est là, luisant de bons sentiments primaires, sorte de singe savoureux claquant l’air à coup de areuh… Maintenant, et au fur et à mesure que les jours passent, je me lève et je marche. Je ne fends pas la mer rouge, je fends la banlieue, le parterre de parcs, de béton et de bitume. Voilà, Mon Alice est un ectoplasme errant dans mes souvenirs. Elle m’a légué une force avec un petit corps rose agité, et je suis sauvé… La fenêtre grande ouverte, je suis l’Alpha qui hurle, en appelle à la horde ! J’informe les coaccusés de ma rémission !

Léonel Houssam

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