Il sent le sperme d'un autre, la merde d'un autre, la sueur d'un autre

15 septembre 2011: si je dis que c'est l'année dernière maintenant que c'est l'année passé l'instant, si je dis que je viens juste d'écrire les dernières lignes du roman introductif aux suivants, si je dis que la flaque de sang au bas de mon entrecuisses, si je dis l'amertume, les mers salées, si je dis que je ne suis jamais en vacances de viandes cousues maison, si je dis au revoir mon cher Mimou, maintenant place aux incendies, si je dis que j'ai terminé tous les livres, qu'on peut me retirer les tuyaux des bras, qu'on peut me laisser m'envoler comme un ange-cochon, si je dis que j'ai le robinet qui fuite, si je dis que je suis le plombier divin, l’acrobate, les petits pulls trop courts qui piquent qui font des éclairs électriques quand on les enlève, qu'ils restent doux comme une francilienne baignée dans la brume coton. Si je dis que j'ai un bras coupé et un autre pour me branler, si je dis que j'ai fini le livre, que j'ai terminé le récit... me diras-tu enfin que le petit est de moi?

16 septembre 2011: Voilà. Le blond est revenu à la maison. Il a le rimmel qui dégouline. Il en a trop fait, il a sans doute accepté de se faire lever toute la nuit dans une de ces boîtes de night gay des quartiers trempés. Peu importe. Il n'a pas cassé la voiture. Il pue l'alcool. Je décide de quitter la chambre quand il s'effondre sur le matelas. Demain, il aura honte. Sa voix aiguë passe au-dessus des routes saturées... Il sent le sperme d'un autre, la merde d'un autre, la sueur d'un autre... Je voudrais le tuer, mais je me contente d'un café en tremblant...

17 septembre 2011: on recrute dans les sphères étroites du pouvoir orbital. On recherche des sortes de chiens à qui l'on aurait donné le droit fictif d'expression ainsi que celui de voter avec barre de caddie greffée à chatte main, une mimine, une tite main toute poilue et des ongles vernis... Annule. La. Réservation.

Léonel Houssam