Ces dames débordantes de fantasmes gavées comme des oies de pilules de DHEA




Il fallait que je rentre dans la pièce, que je marche droit vers le centre du salon, que je reste debout devant cette assemblée de bonnes femmes aux visages secs comme des bouts de bois. Leurs regards étaient jolis de méchancetés rentrées, de certitudes goinfrées de kérosène explosif prêt à me péter au goulot. Je dus retirer mon tee-shirt, mon jean et rester en chaussettes et en boxer, le torse gras, le sexe penaud, la respiration retenue. "Maintenant approche toi de la table, monte dessus et danse pour nous jeune homme ". J'étais cristallin, glauque de sueur, aussi virile qu'une ronce plantée dans le mollet d'un promeneur...

"Bois ce jus d'ergot de seigle bien chaud et ensuite allonge-toi sur le canapé de cuir rouge". La pièce était lourde de la présence fantomatique des quarks étranges. Les femmes fumaient des cigarettes très fines de la marque Vogue tout en sirotant des shots de vodka à la pêche. Je dandinais des fesses sans conviction, pourri par la honte et la peur. Le soleil vorace passait ses tentacules à travers les voiles fins qui opacifiaient les portes fenêtres du séjour. Celle qui se nommait Martine se leva, releva un peu la jupe de son tailleur et dansa sans souplesse devant moi.

L'homme à tout faire, le chouchou de ces dames débordantes de fantasmes gavées comme des oies de pilules de DHEA et autres élixirs de jouvence. Je ne parvins pas à bander.

Léonel Houssam

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