La liberté, c'est la digue qu'il faut regarder au loin...


Photo: Yentel Sanstitre - http://yentelsanstitre.blogspot.fr/



En caressant les poils de mon pubis devant une émission de variété, je sirote une tasse de thé Lipton et m'imagine sur le bord d'une vaste piscine remplie de pétrole épais. Je prends des dés que je balance entre mes mollets. On a décidé de vivre à l'époque des couleurs austères.


J'ai l'honneur de vous annoncer ma démission de la station service en orbite. La valise dans le coffre grâce à la gentillesse de Jean. Un joyeux ex-patron de pub de centre ville. Verdure. Vitres molles, incendie de forêt dans un barbecue. Le chauffeur de taxi a la main ferme, le verbe haut sollicité par sa haine rentrée du monde.

Il me dépose devant mon lit, ma couette, la paire de chaussons troués sur le tapis en bambou. Je retire ma culotte, je dépose mon chewing-gum sur la table de nuit. En faisant des ronds avec la langue, je goûte l'air de la chambre. Le matelas est cabossé, il est attiré, il parait m'ouvrir les bras. En me tournant, je regarde les taches de sang qui dessinent un palmier en pointillés... 

La sommeil s'empare de moi, les petits os craquant, les articulations déclinent, se rétractent. Dans le miroir, mon regard charbonneux, c'est dégueu que je m'enfonce dans la nuit. Un âne passe dans la poussière de mon esprit avant que je me dissolve dans l'oubli. (Bleu, et bilieux). 

Léonel Houssam

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