Les doigts crochus enserrant ma nuque de taureau





Je suis plutôt un rapace qui plane au-dessus d'une marée de rongeurs frappés par la rage.


Des tranches de pain grillé, le soleil dans la poire, le café chaud, la douceur printanière, les doigts crochus enserrant l'avant-bras, les p'tits cui-cui, les odeurs de serpillières, ma p'tite calvitie et ma p'tite queue de cheval, les doigts crochus enserrant ma nuque de taureau, le café tiède, le journal déployé sur la table cirée, ...


L'odeur de mon vivant. Tes gestes et regards de ton vivant. Nos tentacules à articulations emmêlées de notre vivant. Des pieds dans le sable ou dans les draps éco+, des doigts spaghettis trop cuits collés à l'inox mou de nos peaux... Mais de notre vivant...



Des grillages devant nous et sans doute des bals perdus, des danses ratées et des disques rayés, et des balivernes, des voix hurlées, des tâches d'huile, du temps, c'est de l'argent, mais de toi à moi, moi à toi, le câble tendu supporte le précipice... Pour un temps, une seconde.



Je suis comme tout le monde, je choisis mes génocides et mes massacres. J'ai mes préférés, ceux qui se déroulent dans mon pays bien sûr.

Léonel Houssam

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