Des darons bobos mi chauves mi rides mi rebelles mi contribuables - Chronique du quotidien pathétique




Chronique du quotidien pathétique: quand tu dois mettre en place un service d'ordre pour un événement, un concert ou un festival que tu organises, tu ne choisis pas entre telle ou telle compétence mais entre telle ou telle ethnie. Les vigiles rebeus, les vigiles blacks, les vigiles yougos. Faut choisir... Tu dois connaître ta cible. Pour le festival Furia, c'est une société de vigiles de rockeurs barbus blancs qui avaient été choisis. Le public était essentiellement constitué de blancs punks de classe moyenne et de rastas hippies dégueulasses. Au fur et à mesure que l'événement prenait de l'ampleur, que nous passions de 2000 à 20000 spectateurs, nous avons opté pour une société de vigiles rebeus bien molosses. C'était nécessaire parce que la foule grossissait et que les mecs des cités, telles des bêtes assoiffées de troupeaux, déboulaient pour dépouiller les blancs becs ou leur vendre du shit ou des acides. Là, les rebeus étaient les plus dissuasifs. Et puis et puis arrivés au seuil fatidique des 50000 spectateurs, il fallut opter pour les monstres blacks capables de soulever une grappe humaine à chaque bras. Les stars déboulaient sur scène et là nous avions en plus des jeunes blancs shootés, des darons bobos mi chauves mi rides mi rebelles mi contribuables qui n'avaient d'estime que pour ces africains qui les impressionnaient comme des reliques d'une jungle primitive authentique... Voilà le terrible dilemme... Inutile de me traiter de facho. Nous étions une équipe de blancs rebeus blacks à la direction du festival... Business is business.

Léonel Houssam

Commentaires

Articles les plus consultés