La bascule de la montagne russe pourrie - Chronique du quotidien pathétique

Photo de Yentel Sanstitre


Chronique du quotidien pathétique: la cécité des soi-disant, des cars bruyants qui s'arrêtent dans les parcs d'attractions en rouille des années soixante-dix. Parce que quoi qu'on en pense, on le sentait le danger des manèges de cette époque-là, les barres bancales qu'il fallait tenir pour qu'elles ne se décrochent pas au moment de la bascule de la montagne russe pourrie, celle de fortune sur des rails acariâtres mal fixés au sol. Un temps, une seconde, je louchais pour voir double, pour fixer les morts, pour jouer encore le petit con mince à la chevelure superbe, cintré dans son cuir bleu marine. Plutôt que crier "Maman", je criais "Un splif !" Des morceaux de bidoche qu'on appelait "rouler une pelle ".

Léonel Houssam

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