Sur mon mur Facebook, il y a un moratoire sur ma mort - Chronique du quotidien pathétique






Chronique du quotidien pathétique: ils n'ont pas désactivé mon compte Facebook et pourtant je suis mort depuis des mois. Ils ont laissé mes photos de breuvages, de lissage de mes cheveux chauves, de hurlements sous la boule à facettes du pub de banlieue pourrie. Ils ont autorisé le monde à me figer dans le réseau, surface androïde défoncée à l'électricité des cons, des couillons. Les connards, ils m'ont laissé vivant, véreux parmi les couchés. 
Alors sur mon mur Facebook, il y a un moratoire sur ma mort, ma mécanique en sursis, ils m'ont mis des messages d'amour que je rejetais de mon vivant, de ce temps où je tuais les heures à flipper de la mort.


Léonel Houssam

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