Tu te mets ensuite en danger de mort. Chronique du quotidien pathétique






Chronique du quotidien pathétique: plus tu as été édité et donc soumis à l'expertise et au contrôle d'un éditeur et plus tu te figes, oisillon poussant dans sa coquille d’œuf sans pouvoir la briser. Écrire spontanément avec une forme de notoriété est un exercice impossible. Partout ça donne son avis, ça critique, ça encense et ça mine peu à peu l'esprit, comme si des hordes d'inconnus pénétraient par les narines et envahissaient le cerveau. Somme de milliers de voix cacophoniques. Alors tu prends de l'alcool, des drogues et tu te mets ensuite en danger de mort. Un jour, tu te réveilles dans un lit d'hôpital. Tu n'as plus d'amis, tu n'as plus d'argent, plus de notoriété, plus d'appartement. Tu as ce monde cocotte-siècle qui grouille sans toi. La mort a le goût amer, les insensés, les mains qui tremblent et le mal au bide. Alors le pire, c'est que tu ne sais plus écrire ou presque, que tu vis de l'air chimique que des tuyaux invisibles t'injectent dans les poumons... Tu n'as plus honte de sentir la présence de dieu. Tu n'as plus peur de l'avenir. Tu es figé ...

Léonel Houssam

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