Pour un éditeur, le plus mal payé après celui qui lui vide sa corbeille à papier, c'est l'écrivain.




Je suis en train d'écrire une nouvelle à la con. J'ai écrit un tas de nouvelles à la con. J'essaie de proposer à des éditeurs, mais rien, plus de retour. J'écris et voilà. J'aimais bien être édité parce que les éditeurs étaient encore des éditeurs... Pas pour gagner de l'argent. Pour un éditeur, le plus mal payé après celui qui lui vide sa corbeille à papier, c'est l'écrivain. Alors c'était pas pour les thunes, c'était pour l'amitié supposée qu'ils me proposaient. Et puis rien. Les éditeurs, c'est pas des vaillants. Aucun rapport avec un écrivain comme moi qui n'arrêtera pas de travailler parce que j'ai un pet de travers ou un défaut de fric. Les éditeurs, c'est ça. C'est amical, c'est plus tellement intéressé par le risque, par la passion. L'éditeur, ça veut des vacances, la gloire un peu mais surtout ça veut ses soirées, ses weekends, ses loisirs, ses voyages, ses mythes à pas chers dans ses livres.

Alors j'ai plus d'éditeur. Je dis pas que c'était mieux avant, mais je peux dire que c'est pire maintenant. L'écrivain est le cadet des soucis de l'éditeur. L'éditeur est aujourd'hui un pur entrepreneur: il veut la gloire, la rançon de la gloire et pour pipoter l'auteur, il baliverne... Avec un éditeur, tu gagnes 4 sous. Tiens avec l'un d'eux j'ai vendu des milliers d'exemplaires et je n'ai touché que des centaines d'euros. En me produisant seul, j'ai vendu des centaines d'exemplaires qui m'ont rapporté des milliers d'euros. 
J'ai donc fait l'option de la gratuité de mes écrits. Je m'édite mais je ne me paie pas. Ce que je vends paie mes imprimeurs, mes diffuseurs, mes timbres et mes enveloppes. Mais c'est fini je ne gagnerai plus rien...

Léonel Houssam

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