Dans la kommandantur d’une start-up




Les open-spaces, vastes lieux de travail à la chaîne cérébrale. Des montagnes de neurones surchauffées, des corps de viande figés-assis devant des écrans lumineux traquant l’attention, la pensée, encerclant la conscience… Les voix des autres, le clapotis des doigts sur les claviers, le rebours bruyant des clics de souris, tout concoure à tailler en lamelles la volonté d’émancipation. Si seulement ce café pouvait jouer le rôle d’un élixir, s’il pouvait offrir la force d’un litre d’alcool et permettre de saisir le couteau dans le sac et le planter violemment dans l’orbite oculaire du manager, faquin mi avenant, mi envahissant, toujours ballotté entre sa médiocrité de citoyen sortant de son pieu, un pan de calbute coincé dans la raie du cul et sa pleutrerie de « collaborateur » acquiesçant et riant des blagues nulles du N+ dans la kommandantur  d’une start-up « c’est cool de travailler dans une ambiance cool 6j/7 16h/24 », d’une administration lambda, d’un sous-traitant paumé, d’une multinazionale… 

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