Le grain de ma peau ne touche plus celui d'une autre




Je ne suis plus l'attrait de la nouveauté, je ne suis plus qu'une succession de mots qui passent et qui n'habillent plus les âmes. La langue baveuse du temps m'a léché la face tel un clébard géant. Des rides. Des dents usées. Des cernes. Une calvitie. Des cheveux blancs... Je ne suis plus la fougue, je ne suis plus le sonique. Je suis sans "je", sans eux que j'ai abandonnés pour trois miettes de gloire et des chaussures trop grandes. Le grain de ma peau ne touche plus celui d'une autre. Je ne suis plus l'attrait de personne. Mes mots sont usés. Je suis foutu, abattu, j'ai fait mon temps. Maintenant il va falloir songer à l'après, pactiser avec le purin, plomber la vie, bondir loin si loin et ne plus jamais revenir. Je n'aurai donc rien fait de ce compartiment de temps qu'on m'avait donné...

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