La mécanique des corps




Rien ne dérange plus. Les mouvements dans la ville se font rares après l'heure du souper. Chacun s'alimente, immobile dans la cuisine, sur une chaise, synapses engourdis, système régénérant shootant la mécanique des corps. Il fixe l'ampoule allumée: "Pourquoi je fixe cette ampoule?" Il fixe la cafetière. Il fixe le micro-ondes. Il fixe la poignée de la porte, les battants, il fixe le plafond, le buffet, la photo de ces gens, ce couple en tenue de mariage qui vivait ici sans doute avant lui. Il fixe les verres à pied, les piles d'assiettes. Il fixe le four, l'évier, l'éponge avec grattoir. "C'est ça l'ennui?"

Extrait de "CHOOZ", nouvelle en cours d'écriture.

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