Cordes d’eau de pluie noire pétrole



La carcasse de la ville, hérissée, cubes de sucre bruns penchés, la ville et ses ombres, ses boulevards de poussière blanche, ses parcs immaculés de cendres légères des corps des immolés. Le ciel mime une ultime fois les temps des saisons tempérées avant de s’obscurcir et de se vider de ses cordes d’eau de pluie noire pétrole. L’odeur des plastiques fondus, des métaux lourds chauffés à blanc, les quelques voitures tentant péniblement de se frayer un passage sur les routes de gravats. Elle a beaucoup marché. La dernière ville avant la frontière n’a pas tenue. Le monde est las. Son ventre lui fait mal, ses pieds sont en sang.
Extrait de « Reine-Mère »

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