Des portes fermées violemment dans ma gueule



Mon cerveau m'a permis d'écrire des livres que personne ne veut, de me détruire jour après jour dans la défonce pour oublier l'enfer personnel originel et la connaissance absolue de l'extinction du monde depuis l'enfance. Il m'a permis d'avoir des bons résultats mais des portes fermées violemment dans ma gueule. Il m'a donné la chance de survivre aux milieux hostiles dans lesquels j'ai croupi. Il m'a ouvert les yeux au point d'assécher mes pupilles, de me relever à chaque décharge existentielle. Il ne m'a jamais sorti des zones HLM, ne m'a jamais permis de vivre au monde, m'a plongé jusqu'au dernier souffle dans un nihilisme assumé. Il a fait de moi un lâche et un crétin croupissant dans l'empire-occident dans lequel je fais semblant d'être un dur, un opposant avec frigo, toit, eau courante, portable et canapé.

Mourir donc. Mais je ne trouve pas le chemin. Mourir, mais une volute m'en interdit l'accès. Mon cerveau me dit qu'il faut vite mourir mais parfois il m'oblige à savourer le ciel crépusculaire où prochainement je disparaîtrai.

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