LREM contre Mélenchon



Pour commencer, je précise que je ne suis pas du tout mélenchoniste. Pour preuve mes articles sur ce tribun et son parti lors des élections présidentielles publiés sur Agoravox. Cela m'a valu à l'époque quelques belles campagnes de haters pro France Insoumise.
Ce petit cadrage de départ fait, j'en viens à mon sujet.
Il y a une stratégie pour tous les présidents de cette République qui leur permet d'affaiblir leurs principaux concurrents pour les élections à venir: user de moyens qui font monter la popularité de l'extrême qui leur est totalement opposé. C'est un choix tactique risqué si la situation du pays est bouleversée mais bien moins risquée que celle qui consiste à s'opposer aux forces politiques qui défendent des idées trop approchantes. Macron ne peut pas lutter contre les républicains ou les socialistes qui mécaniquement vont reprendre du poil de la bête dans les urnes. Il ne peut se permettre de désigner le RN qui est en capacité de gagner des élections nationales. L'option France Insoumise est la plus sérieuse avec un socle électoral trop faible et plafonné. Beaucoup de gens dits de gauche sont des personnes installées, polies, plus sociétalistes que socialistes (au sens large du terme) matériellement à l'aise ou bien ne souhaitant pas voter, en tout pas pour Mélenchon parce qu'il est certain qu'il briserait leur style de vie, l'économie de marché qui les nourrit. Un second tour LREM/FI est un match gagné d'avance parce que malgré un panel d'électeurs très faible, le "parti" du président peut parier sur le fait que FI en challenger fera monter l'abstention, les républicains, centristes, socialistes et une grande partie des électeurs RN se refusant de mettre un bulletin en faveur de la France Insoumise. Même s'il y a sans doute des malversations dans les comptes de campagne de la FI, il en est de même pour tous les autres partis et principalement LREM. L'assaut judiciaire de ces derniers jours est venu à point nommé à l'instar de Fillon en 2017 et de Lepen également. Salir l'adversaire désigné comme "l'opposant préféré" renforce ses troupes mais neutralise d'éventuels sympathisants jusque-là hésitants pendant que tous les autres partis s'acharnent en cœur contre cet opposant préféré, devenant de fait les alliés du président sur ce point. Les masses citoyennes suivent les pas de la horde et n'optent pour l'opposant préféré qu'à la marge. La tactique est très bonne et limitera la casse pour LREM qui va se prendre de grosses vestes durant les élections dites intermédiaires. Mélenchon hurlant comme un putois blessé n'a fait que renforcer cette tactique.

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