Soirée Acharniste 3





Demain j'écrirai un texte sur la soirée Acharniste #3 qui a été un vrai succès, beaucoup plus que les deux autres sessions. Ça motive de voir des auteurs de folie qui rencontrent des spectateurs autrement plus ouverts que le peuple d'algues venimeuses qu'on appelle humains qui pourrit cette planète. 30-40 personnes en octobre 2017, près de 50 en juin et cette fois plus de 60 personnes sont venues... En créant les soirées Acharnistes, j'avais en tête d'inverser l'époque : que des gens n'échangeant plus que sur les réseaux sociaux, reviennent au réel, dans l'odeur des sueurs, des haleines, dans l'ivresse des vins et des bières, dans l'orgasme des mots avec des gestes, des expressions, des voix... Le thème était PRÉ-APOCALYPTIQUE mais bon on s'en fout... Il y aura une session #4 très très vite normalement... Et le thème sera la DER DES DERS. 100 ans après la naissance de ce slogan mais aussi pour clore l'épisode des Soirées Acharnistes.

SUITE :

Les Soirées Acharnistes vont maintenant marquer une pause (provisoire ou définitive) après trois éditions formidables qui se sont tenues dans le bar Le Complot puis à la Cantada II. Un peu plus d’une année de mise en place d’un événement qui n’avait d’autre but que de faire se rencontrer des écrivains, poètes, performeurs, photographes, peintres mésestimés et parfois méprisés et des spectateurs et curieux désireux de voir autre chose que ce qui se pratique généralement. Entre obscures créateurs et gros écrivains mainstream, il manquait quelque chose. Je remercie les boss du Complot et de la Cantada qui m’ont offert un lieu pour organiser ce modeste événement. Au fil des mois, ça a pris un peu d’ampleur et surtout ça a donné un lieu d’expression à des personnes qui n’avaient jamais pu se produire. Je ne suis pas quelqu’un de nostalgique mais j’en garderai un grand souvenir. Je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait encore que j’en ai ma petite idée. L’extinction en cours que personne ne veut croire est un marqueur important de notre histoire. S’il reste des survivants et qu’ils produisent de nouveau une société de merde (puisque l’Homme n’a jamais su faire que ça), j’espère qu’ils auront au moins quelques petits malins qui reprendront la plume.
Pour revenir à aujourd’hui, je ne suis pas optimiste sur le champ des possibles littéraires. Ceux qui veulent vendre formatent leurs écrits, et ceux qui ont quelque chose à dire n’ont souvent pas envie de formater leurs écrits. Nous sommes dans une forme d’impasse artistique, intellectuelle et morale. L’époque est au déferlement de connerie, le café du commerce a pris possession des réseaux sociaux et des médias en général… Des livres, n’en parlons pas. Plantez-vous devant les têtes de gondole des librairies, et normalement, vous ferez un malaise vagal tellement c’est affligeant.
Les Soirées Acharnistes proposaient des auteurs autres, des artistes qui ont des choses à dire, qui ont du style, une personnalité avec un ego proportionné. C’était bien, nous avons bu, parlé, nous avons ri, nous avons écouté, nous avons été transportés. Je voulais une atmosphère bienveillante, rassurante, décontractée, pas un de ces machins de branleurs plus attentifs à leur statut de scribouillard qu’au sens des mots qu’ils plaquent sur un écran ou du papier. Il n’y aura peut-être plus de Soirées Acharnistes, mais elles auront eu le mérite d’exister loin du tumulte des prix et autres salons du bétail littéraire. Faute de lieu (sympa et géré par des personnes qui ont à cœur de défendre une certaine littérature), je clos ici ce chapitre.

Je remercie tous les artistes qui ont accepté mon invitation ainsi que les nombreux spectateurs qui ont contribué à la réussite des Soirées Acharnistes.

Crimina Jacta Est.

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