Le vide-ordures qu’est devenu mon quartier
Le vide-ordures
qu’est devenu mon quartier dégage des effluves de dépression, de violence…
Un brin de crise de nerfs.
Les murs salopés, les sols
jonchés de merde, les visages déformés, tordus, les visages de fous, de
colériques, d’enfants tarés, de migrants déglingués, de travailleurs fourbus et
de chômeurs tapis.
Mon quartier est le dessous de
bras du monde qui l’entoure, le coin qui pue, qui soulève le cœur, le repli de
peau infesté de microbes, de parasites, de rongeurs enragés.
La chauve-souris a le pied marin,
la marmite déborde, les flics font des bulles avec leur salive en attendant
leurs gardes du corps personnels.
Dans les écrans des gens, des
nappes de ciels noirs, des aplats de croûte terrestre douloureuse « hirsutant »
à la surface de cet îlot de merde.
La jungle est faite de briques,
de pus, d’humus moite chouchouté par les corps tièdes.
Je vais installer mon campement,
entre les pylônes, les putes et les pistoleros.
Je me ferai un feu au milieu d’un
cercle et je regarderai passer les gens…
Dans ce grand vide-ordures, le
nocturne entache le diurne.
La vie va me fuir.
Mais je m’en fous maintenant.
Je ne vais pas raconter une de
ces histoires bien ficelée qui fait mouiller les gens de télé.
Ici ça pue, ça éructe, ça pisse
dans la rue,
Ça laisse le bambin devenir un
loser,
Ça livre l'humain aux battues,
Ça crache, ça bouscule, ça
insulte à toute heure.
Si ça ne hait pas, ça ignore, ça
bat, ça frappe,
Dans le chaos mollasson d'un
meeting-pot foireux,
On se toise, on se victimise, on
se pare de sales sapes,
Aux sons de grésillons digitaux
pour esprits hideux.
Ce quartier me couvre de dégoût,
M'étrille psychologiquement à
l'instar d'une promesse de suicide,
Les hommes sont des porcs nourris
par les égouts,
Les femmes restent des choses
ciblées par les queue acides.
Mon Usine 2
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