Le goût dégueulasse de son pénis dans la bouche



Le glaçon vert de Get 27, elle a enfilé ses soquettes en claquant sa langue. N'Tac! Cul sec. Il la regarde avec les yeux-citrons, la peau trouée par la vérole/radiations. Sa sueur sent la vieille chaussette, son haleine pue les pipes en cachette.
Elle pose son dévolu sur le veineux, le vendra moins cher qu'une bagnole à explosion, lui fera vérifier les chicots, la gorge et le fondement mais avant toute chose, elle saura s'en servir à bon escient: "C'est pas que je te trouve top mon vieux, mais t'as du beau muscle, t'es assez con pour pas alléger tes coups. Toi, quand tu tapes, tu défonces, quand tu baises, tu violentes, quand tu bouffes, t'as la tête d'un ours qui broie un faon. Mais fais gaffe, c'est moi qui dit, qui ordonne. Je suis la cheffe, t'es le bestiaux. J'suis la Reine, t'es le gueux. T'as compris?"
Il rit de tous ses crocs pourris. Ses lèvres retroussées de vieux loup. La Lune pourrait lui passer en travers. Elle reprend sa respiration. Le bébé lui tape dans le ventre. Elle a encore le goût dégueulasse de son pénis dans la bouche, l'obligeant à avaler verre d'alcool sur verre d'alcool, à fumer clope sur clope. Geindre. Jouir. Traverser la ville. Rejoindre les campagnes asséchées. Aller là où personne n'est allé. Gravir les murs dressés par les oligarques. Sucer encore. Écarter les cuisses. Poignarder, égorger, faire du gringue.
Le bar est plein. Les infiltrés fondus dans la masse. Espionnent.
"T'es garée où?
- Dans le parking derrière ma chérie".

Elle lui plante le genoux dans ses couilles. Il "violace", il serre les dents. Il retient ses cris.
"Moi, c'est pas chérie, c'est maîtresse. Pigé?".
Il acquiesce. L'idiot est docile. Elle retire ses baskets et enfile ses talons précieusement rangés dans son sac à dos. Se hisse. Se sent puissante. Sa bouche se cul-d'poulise. Les bonhommes la reluquent différemment. Ils deviennent des grizzlis. La bave aux lèvres. L'insulte "pute/salope" retenue à la commissure des lèvres. Son garde-du-corps a le regard d'un ado en rut prêt à bondir sur qui tenterait de lui manquer de respect.
Leur sortie du bar se meut en concert de sifflets de gorets. Elle fixe la sortie, sourire charismatique sur les lèvres, son cul tortillant plus fort pour en rajouter. Son esclave décoche des uppercuts à l'aveugle sur les clients excités. Personne ne réplique. Les armes rutilantes à sa ceinture les en dissuadent.
Le diurne-néon fait place au nocturne. Ils rejoignent le 4x4, s'installent. Il démarre le moteur.
"Eh mon bonhomme, tu es un bon toi. J'te fais un cadeau. Tiens, nettoie la merde de mes semelles".
Elle lui colle ses talons sous le museau. Il lèche la boue avec délectation, soigneusement, l’œil rieur, le cerveau shooté par l'envie.
Extrait de Reine-Mère. A paraître en 2020.

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