Nous sommes tous des experts… du confinement.


Photo: Yentel


Depuis le début du confinement, je fulmine contre le gouvernement et l'écrasante majorité de la population qui ne trouve rien à redire. Je fulmine d'autant plus qu'il y a, par exemple, la Corée du Sud qui a endigué l'épidémie et surtout limité le nombre de morts de façon exceptionnelle.
A Hong-Kong, on a opté pour le port systématique du masque (vous savez, celui qu'il ne faut surtout pas porter en France) par toute la population et qui a aussi endigué l'épidémie, tout comme la Corée du Sud qui n'a usé ni du confinement ni de lois coercitives façon dictature chinoise.
Certains objecteront tout ce qu'ils voudront, diront que la France ce n’est pas pareil que la Corée du Sud et Hong-Kong. Eh bien moi je réponds que la France ou l'Italie, ça n'est pas la Chine et pourtant c'est sa méthode autoritaire et non démocratique qui a été utilisée.
Il faut endiguer cette épidémie. Il le faut. Mais il ne faut pas endiguer votre esprit d'analyse et votre esprit critique. La pire des catastrophes est à venir. Un effondrement définitif de notre civilisation. Ça paraît loin, pas grave, moins grave que la pandémie et bien ce sera bien plus terrifiant qu'un confinement forcé et quelques milliers de morts. Une différence : on ne fera pas le décompte macabre et quotidien des victimes par dizaines de millions de cet effondrement.
Je constate pourtant qu'à régime politique égal et pyramide des âges similaire, structures familiales similaires, on n'a pas opté pour le modèle coréen mais pour celui de Chine. Les espagnols, d'ailleurs depuis hier, ont décidé suivre cet exemple plutôt que de continuer à éreinter tout le pays indéfiniment en empilant, au passage de nouvelles lois restrictives « exceptionnelles » et « provisoires ».
Je ne suis pas expert: je compare simplement des faits, des processus et des choix politiques dont nous pouvons constater les résultats. On choisit l'option chinoise qui est une méthode de dictature. En Corée du Sud, à Hong-Kong et au Japon, régimes qui sont, eux, démocratiques, les choix qui ont été faits ont respecté les grands principes de liberté individuelle avec des choix très contraignants mais très efficaces: port du masque généralisé, dépistage SYSTÉMATIQUE (tout comme en Allemagne). Résultat: endiguement de l'épidémie, et BIEN MOINS DE MORTS qu'en France, Italie et Espagne.
Les modèles chinois et Coréens étaient déjà évalué et donnaient des résultats tous les deux quand on a fait le choix de l'un plus que de l'autre. Et tant bien même, une gestion de crise nécessite de la flexibilité et une capacité de remise en question. Le gouvernement ne veut pas reculer par bêtise, par inertie, par pure posture politique (ne pas se déjuger).

*Le gouvernement : de nous rappeler que nous sommes un peuple de merde.

La faute à la mondialisation? Pourquoi l'Espagne parvient à se procurer 650 000 tests durant les jours à venir? Il y aura des circuits secrets et interdits aux français? Non. Le gouvernement espagnol a dit: je commande, j'achète. Et il va être livré. Le gouvernement espagnol a dit: « On a choisi une option qui ne porte pas ses fruits. L'option chinoise en Italie et en Espagne montre que l'épidémie provoque un taux de mortalité de loin supérieur. Pourquoi? La mondialisation? La culture du beauf qui préfère faire la fête en bande parce que latin plutôt que d'aller travailler comme des fourmis comme les chinois? Propos à bien des égards caricaturaux et d'un racisme crasse.
On a assez entendu les gouvernements français et italien nous dirent que c'est la faute aux citoyens, qui sont des inconscients, des débiles, des nazes, des criminels, des abrutis! MAIS S'ILS n'aiment pas leurs populations ces grosses enflures de mes deux, qu'ils laissent le virus en ravager une bonne partie pour la remplacer par des chinois bien dociles (selon leur terminologie racialiste pseudo-sociologique). Cette posture, ce mépris pour nous vendre des nouvelles lois liberticides et un dispositif pris sans précautions et issus d'un régime dictatorial hardcore est à gerber.

*Oui, nous sommes tous des experts. Du moins pas moins cons que nombre d’entre eux.

Et concernant l'expertise. Evidemment que ni toi ni moi ne sommes experts scientifiques, médicaux. Mais s'il fallait être expert pour émettre une opinion, rameuter des informations contradictoires et les mettre les unes en face des autres et les balancer sur la place publique, en quoi serions-nous plus aptes à être des citoyens autorisés à voter? Nous sommes experts en géopolitique, politique étrangère, sécurité publique, sanitaire, experts en politique des transports, en gestion macro-économique, en droit public? Nous sommes experts des secrets d'état? Nous sommes experts en diplomatie? Nous sommes experts en gestion de dette publique? Nous sommes experts en hygiène publique? En gestion des entreprises? Et j'en passe. Nous ne sommes experts de rien et pourtant nous sommes tous autorisés par la constitution à nous exprimer, à voter, à manifester, à critiquer, à croire et ne pas croire. Nous ne sommes pas experts et pourtant nous avons le droit, quitte à dire des conneries, d'émettre des opinions, des oppositions, des doutes, des colères dans un cadre légal censé nous garantir ce droit fondamental qui pourtant est rongé année après année.
Parce que les experts, eux, ne nous en tartinent pas plein la gueule des conneries plus grosses qu'eux? Si les experts étaient des experts, si TOUS les journalistes étaient des spécialistes de l'information et non de la propagande officielle, là nous pourrions n'émettre aucun doute. Aucun. Mais on en est bien loin. Très loin. Les scientifiques entre eux se foutent sur la gueule en fonction de l'officine pour laquelle ils bossent, ils se catchent entre eux pour des raisons scientifiques bien sûr, mais aussi pour des histoires d'ego, de petites gueguerres de paroisses, de quête de crédits publics ou/privés, etc.

Qui m’a interdit, à ce jour, d’être un rabat-tristesse (parce que rabat-JOIE ne me semble pas d’actualité) ? Qui est autorisé à m’interdire d’avoir des doutes, et surtout de la colère contre ces autorités qui ont cessé les dépistages systématiques, qui autorisent des drones à survoler les rues pour hurler aux gens de rentrer chez eux (faute d’effectifs policiers pour le faire), qui nous raconte des conneries monumentales sur l’usage des masques, qui NE MET PAS UN ROND DE PLUS POUR DOTER LES HOPITAUX DE LITS DE REANIMATION et du personnel nécessaire pour arriver à un taux d’équipement égal à celui de l’Allemagne, de la Corée ou du Japon ?

*Tout ça ne doit pas nous empêcher de nous contraindre à ne pas contaminer autrui.

Je suis convaincu comme tout le monde qu’il faut des règles contraignantes pour limiter la propagation du virus et éviter des morts (et non sauver des vies comme le dit justement mon ami Pascal Dandois), qu’il faut protéger les personnes vulnérables (pour ça, il faudrait un dépistage systématique de toutes ces personnes et de leur entourage), je suis persuadé de la nécessité de la distanciation sociale (que j’appelle de mes vœux depuis toujours, pas depuis le développement de la pandémie).

Je suis heureux de voir que les cons qui promenaient leurs enfants à longueur de temps dans les supermarchés et dans les magasins n’y ont plus droit. Ils apprendront à « supporter » leurs gosses. Hélas certains vont en venir aux mains. Ces mesures de confinement ont des conséquences familiales et sociologiques qui révèlent le mal-être de millions de personnes. Les violences conjugales, les « préavis » de divorce, les maltraitances intrafamiliales sont en forte hausse (j’en tiens pour preuve une étude genevoise, ces derniers jours, qui le démontre).

Je suis convaincu du courage de nos personnels soignants qui, je le rappelle, criaient au burn-out avant tout ça et depuis des mois (surtout aux urgences). Comme le dit mon ami Pierre-Brice Lebrun, plutôt que d’applaudir comme des niais à 20H00 (j’appelle ça la « prime merci », ça mange pas d’pain), que les citoyens votent en conséquence, qu’ils fassent le choix de ne mettre aucun ultra-libéral autoritaire au pouvoir (par peur des méchants « fachos »). Je suis convaincu –et de ma part, c’est vraiment exceptionnel- de l’investissement des forces de police qui sont jetées en pâture virale sans masque et qui ont fait preuve d’une grande patience face aux connards qui leur ont craché au visage quand ils vérifiaient les attestations de sortie. Je ne suis pas complotiste (je préfère le terme de conspirationniste d’ailleurs), je ne crois pas que le virus ait été inventé par tel ou tel état, je ne crois pas que ce gouvernement joue un double-jeu dans la gestion de la crise.

Il n'y a pas à fermer sa gueule et rester comme des poules, les ailes ballantes (Dieu que j'aime les poules, mais je n'ai jamais eu envie d'en être une). 

A suivre…

Signé : Docteur Zonzon, président de sa République personnelle (mon pseudo en période de confinement, je précise).

Commentaires

Unknown a dit…
Votre texte m'est apparu comme la planche qu'on voit flotter alors qu'on commence à boire la tasse un peu trop goulûment. Tellement l'impression de penser à l'envers, ces derniers temps. Anti sociale, irresponsable et tout.
Se doute t on quand on couche ses mots, qu'ils sont parfois exactement ceux dont des inconnus lointains ont besoin, là, juste maintenant?
Merci

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