Une apocalypse climatisée, hyper-connectée, storytellée






Une société en Burn-Out qui confine à la bêtise généralisée. Une société d'individus qui n'a qu'une seule soif, celle de consommer. Consommer tout, pour toujours.

Une société Burn-out où les anti-consuméristes créent des applis et des goodies, où les plus vertueux écrasent d'insultes et d'intolérance, assaillent en horde ceux qu'ils dénoncent... Usant des mêmes méthodes, de la même haine, du même dégoût, des mêmes raccourcis.

Peu importe. Tout cela est sur la fin.

Chacun campe sur ses positions, se raidit sur ses positions. Chacun a raison. Chacun détient la vérité. Chacun mange ses petits bouts de sucre sur le bout des doigts. Chacun est recroquevillé. Chacun hait toujours en prônant l'amour. Chacun est pacifique tout en défonçant les biens et les corps d'autrui. Chacun réprouve chacun. Chacun envoie l'autre au bagne de ses névroses.

Une société en Burn-Out qui ne savoure même pas sa fin en la niant farouchement. Une société qui parle d'égalité, de simplicité et de vents chauds et destructeurs venus de ses propres entrailles.

Une société Burn-Out. Une société pleine de diarrhée. Une société qui parle en boucle de culture sans en avoir. Une société qui parle sans cesse de politique sans jamais rien n'y comprendre. Les flics violents et voyous contre les pillards justiciers qui crament et volent. Une société Burn-Out qui n'a aucun projet commun, une somme d'individus égocentriques, une somme de métastases.

J'en suis, j'en suis un des meilleurs représentants. Confiné/déconfiné, assigné à résidence, assigné à la résistance insipide, assigné à la révolte générale pour savoir qui de lui ou de moi est plus légitime à penser, à consommer, à se gratter le cul. Qui de lui/elle ou moi a les organes génitaux les plus salopés par les miasmes.

Une société Burn-Out, vidée de toute spiritualité, lessivée, à genoux. Une société qui applaudit sur les balcons, qui défend les droits de ceux qu'ils ne côtoient jamais tout en écrasant ceux qui sont sur le pas de leur porte.

Une société Burn-Out qui ne savoure pas ses dernières heures... Qui nie farouchement qu'elle s'effondre sur elle-même. Burn-outée, emportée par un torrent qui s'enfonce dans les abîmes d'une apocalypse climatisée, hyper-connectée, storytellée, laissant chacun à son triste sort, laissant chacun jouer son rôle dans ce navet qu'il appelle sa vie.





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