Au moins avant, il y avait un après.

 


Chacun sait que plus tard, il n'y aura plus de ventres vides, parce qu'il n'y aura plus personne. 

Un serpent se bouffe la queue, une femme enceinte tète ses propres seins, des masques sur les penis pour stopper le giclovirus, de l'alcool à brûler sur les mains, des voitures qui cherchent du pétrole comme des porcs reniflent la truffe.

Des écologistes nettoyant le macadam avec du savon bio. Des usines qui fabriquent des flics zombies, des zones de non-boire, des bacs pour le verre, pour le plastique, pour les vegans. Des vulves greffées sur des bouches, des bites soudées sur le front.

Chacun veut devenir ce qu'il veut. 

Des miettes collées sur les doigts par la salive. Des communautés de pousseurs de caddies exigent qu'on égorge la décroissance. La sueur au front, le ventre plein de merde pesticide, le crâne plein de consignes sanitaires, le cœur arraché par des cols blancs aux yeux de loup, des miracles tous les matins, des rêves de Xanax enfin réalisés, des suicides festifs...

Chacun veut devenir ce qu'il veut. 

L'éjaculation démographique inonde la gueule bouffie de Gaia, les chemtrails baisent des shemales dans le chaudron des bourses financières. Les chars écrasent les virus, les armes de guerre tuent toujours les cancers. Les pieuvres de compagnie enfilent les orifices des confinés depression, des boules de dégueulis dans les cuisses. Le capharnaüm du confin de nos culs.

Chacun veut devenir ce qu'il veut... 

Au moins avant, il y avait un après.

Commentaires

Unknown a dit…
Vidage d'estomac personnel :

Très intéressant ce court texte sur l'avant d'après de l'après d'avant, ou comment se retourner le cerveau dans une réflexion intelligente du soi entouré par des cons qui se cherchent.

Merci pour ce régal des maux par les mots !

Paul François Carnet Pantiez

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