Ne meurs pas maintenant

 


Chut, je te dis, écoute ça, simplement, dépasse de tes yeux fatigués ces murs de briques rouges qui obstruent ta vue. Essaie simplement de te hausser sur le bout de tes pieds et regarde venir le venir, sa langue géante qui lèche la jugulaire de l'usine en friche où tu as fait naître tes révoltes, tes nerfs tendus, ce regard définitivement triste sur l'existence. Souris, car tu n'as rien à perdre. La ville de tes proches et un parterre de pierres tombales... Il ne te reste plus que ta moitié que tu as glané dans le tumulte, dans l'océan de feu, de désespoir... NE meurs pas maintenant, finalement, si tu regardes au-delà de ces murs de briques rouges qui obstruent ta vue, tu as la main légère de ta moitié qui ondule, géostationnaire, fine et vernis, douce et qui t'invite à te blottir. C'est là qu'Il a souhaité te mener, c'est pour ça qu'il t'a fait traverser ces villes de pierres tombales... Pour que tu vives encore un peu, un tout petit peu contre la peau douce et chaude de ta moitié... 

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