Le bien semble toujours se planquer dans le mal

 

Douleurs fantômes


Nulle part nous ne sommes chez nous. Enfin, moi, vous, je ne sais pas. Après tout, je ne vous connais pas. 

Le bien semble toujours se planquer dans le mal. On ne peut y échapper. Les yeux tournés vers l'enveloppe chétive qu'on appelle l'atmosphère, je savoure les éclats de lumière en ce jour qui ressemble au dernier. Comme chacun, j'attends le moment ultime. Comme certains, je me dis qu'il ne sert à rien "d'en profiter". On désire la mort parce qu'on déteste le temps qui passe sans que rien ne semble changer. 

Le monde est différent. Le ciel est en perpétuel mutation. L'esprit est figé. Je ne sais à quel moment cela s'est produit. Enchevêtrée dans la toile de maux fabriquée par l'enfance, je suis Hécate, une lune noire qui est la mort mais aussi la renaissance...

... La renaissance à quel prix ? Je sais que tôt ou tard, je serai de nouveau prise dans cette folle histoire où la tête d'un mâle se transformera en explosion de laves incandescentes. Et je le sais d'avance, je ne devrais pas. A chaque fois les plaies sont de plus en plus béantes et purulentes. Entre désir de tout exploser et rêve d'une vie tranquille, mon corps n'a jamais pu faire le choix. Il veut tout ça à la fois, secoué, malmené, pour divertir mon esprit, pour esquiver les spectres qui traînent dans les coins, pour dévier mon regard de cette image affreuse que je fixe chaque jour dans un miroir.  

Au fond, je me sens bien, à l'instant, seule, enfin. Ce laps de temps est un infini, un coup d'arrêt éphémère à la course aberrante qu'est l'existence. Je suis accrochée au ciel et la terre. Mon corps du moins. Quant à mon âme, pourvu qu'elle pose ses fesses quelque part et qu'elle me laisse un peu respirer. 

Work in progress avec l’artiste Dystophotographie. 


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