Sociologie du jean neuf à trous et des claquettes avec chaussettes. Confessions inutiles 4

 



Vous remarquerez que simplement l'affichage de cette photo en guise d'illustration du texte vous pique les yeux. Ou peut-être pas. Je préjuge des personnes qui se pointent sur mon site. Peut-être êtes-vous de ces personnes qui osent porter ce type d'association de vêtements. Peut-être aussi que vous êtes, à l'instant même, dans votre vieux legging avec un trou entre les cuisses, les bouées de gras du bide, les pellicules neigeuses sur le tee-shirt Calvin Klein délavé, un mug Mac Do à la main (gagné grâce à la commande de 3 menus XXL Mac Vomi avec sa bonne sauce diarrhéique). 

C'est une question que l'on se pose lorsqu'on publie. Très généralement, les personnes que je rencontre se posent en lecteurs, du moins en potentiels lecteurs (au regard de mes ventes, c'est bien "potentiels" qu'il faut ajouter avant "lecteurs") sans jamais se demander si moi, je ne cesse de me demander qui sont ceux qui me lisent. 

En tout cas il y a fort à parier qu'ils sont rares ceux qui portent des claquettes avec des chaussettes (je précise: dans la rue et non à domicile où toutes les extravagances honteuses sont possibles dès lors qu'elles se déroulent dans la stricte intimité de nos vies pathétiques). Tout aussi rares ceux qui portent des jeans neufs préalablement troués par des semi-esclaves à la chaîne dans des usines turques. 

N'y voyez pas de mauvais esprit de ma part. Je peux tout de même l'avouer sans peine: j'ai un profond dégoût pour cette dégaine tout en ne me considérant en aucun cas comme un ponte du bon goût vestimentaire. 

Il y a tout de même des looks qui méritent d'être éradiqués de la surface de la Terre. 

Je crois - et vous me le confirmerez, vous les spécialistes de la mode et du superflu - que cette histoire de claquettes chaussettes vient des joueurs de baskets américains qui, interviewés dans les vestiaires après un match - portent ces chaussures confortables et aussi esthétiques que des crocs roses fluo. Les fans de ce sport, généralement des ados (et chacun sait que l'ado est un prescripteur de beaufitude puissance mille) se sont dits: "Tiens, je vais porter des claquettes avec des chaussettes pour traîner dans la rue, comme ça, les gens se diront que je suis un putain de champion de basket américain beau gosse de sa mère." Je pense que le cheminement de pensées de cette mode clownesque est née ainsi. 

Au départ, ce fut ça avec le jogging à la con qui allait bien avec. Le kéké de banlieue, et par extension, le kéké de province, avait son style. Bien sûr leurs prédécesseurs avaient fait de même. Cependant l'époque est aux héros sportifs. 

J'ai conscience que mon propos à une saveur de mépris affiché. Je ne le nie pas car, comme vous le savez peut-être, je n'ai pas de souci à mettre mes plus bas instincts en vitrine. 

Que faire ? Nous sommes face à des hordes de petits et petites beaufs en claquettes chaussettes et jean's neufs troués écoutant en mode haut-parleur son pourri des tracks de zics ultra-pourraves à base de paroles complètement connes zozotées en mode auto-tune ! Je ne sais pas vous, mais me concernant, ça ne fait que développer en moi des instincts de serial killer. 

Ils pourront dire que je les stigmatise, que je ne suis pas mieux qu'eux "et tu te prends pour qui tu te crois mieux wesh t'as vu ta gueule"... Mais qu'est-ce que j'en ai à cirer de ce qu'ils peuvent bien me dire avec leurs bouches pleines de fientes verbales ? Qu'est-ce que j'y peux moi s'ils adoptent des looks, des attitudes et des goûts qui les mènent direct à la case gros looser et beauf high level ?! Qu'ils me traitent d'intello has-been, de vieux con si ça les amuse ! Je m'en tape comme de mon premier Big Jim (Tapez "Big Jim" sur Gogole). Je ne suis pas de ce nouveau monde où il faut prendre soin de n'offenser personne ! 

Tous ces merdeux sans cervelles ont opté pour un uniforme qui affiche clairement leur appartenance au village mondial des cleb's des multinationales, des mafias, des sportifs culs-terreux devenus millionnaires. Cette culture américaine qui consiste à faire des sportifs des boursiers universitaires me donne la gerbe. Car, et il faut tout de même le dire en guise de conclusion, cette dégaine est la redite perpétuelle de notre faiblesse européenne à nous soumettre aux pires diktats sous-culturels du maître de l'empire dans lequel nous sommes enchaînés. 

"Oh tu t'calmes Houssam ?"

Si tu m'approches, c'est pas ton jean que j'vais trouer bouseux... 



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