Le règne des Virus. Après la mort, point de néant - Chroniques des Parallèles 11

 
Chroniques des Parallèles

Maintenant comme hier, la joie triomphe au règne des virus... De l'extinction, il ne restera qu'eux, le bouleversement et l'agitation grossière de l'espèce humaine... Chaque chose n'existe au règne des virus parce que l'on en a conscience. Sans ça, l'univers n'existe pas, les villes n'existent pas, les guerres n'existent pas, le ciel non plus, pas plus que les couches culottes, les démocraties, les tyrans, les étoiles, la douceur de l'air ou la merde... Rien ne peut être s'il n'y a pas d'être pour en être conscient. Ce qui est, est ce qui est perçu, vécu, senti, aimé, détesté, découvert, mangé, chié, analysé, conspué, détesté.

En dehors de ça, tout est néant... Car c'est de cela qu'il s'agit pour nous qui nous sentons supérieurs aux virus, à l'univers, à toute la nature, à presque toutes formes de vie et même à nos congénères...

À ceux qui évacuent la mort par un "ensuite c'est le néant, il n'y a plus rien", précisément non. Au-delà de la mort de chacun, il n'y a pas le néant. Il n'existe que parce que nous avons la prétention de le définir et de le nommer. C'est le néant de la pensée, c'est le rejet des lois de la relativité et de la mécanique quantique.

Nous nous sentons tellement supérieurs à tout que nous en sommes à qualifier de néant ce qui n'est plus nous consciemment dans le monde des êtres. Des humains. L'arrogance à son summum, celui de se réduire au néant au-delà de la mort. Et pourtant tous les atomes qui nous composent existent encore et pour des milliards d'années encore, au-delà de notre mort... Le néant individuel au-delà de la mort est le néant de la pensée et de la conscience. Car si rien n'existe sans la conscience des Humains, d'animaux, de plantes ou d'autres espèces au-delà de notre caillou terrien, tout existe dès lors qu'une seule conscience dans les univers infinis le perçoit.

À l'échelle microscopique, pas celle où se situent les microbes, les virus, les atomes, les bosons de Higgs mais bien à celle de l'individu humain, tout existe toujours dès lors que l'on en a la conscience et l'attention. C'est ça la vie. La vie. Triste ou heureuse. Rationnelle ou déjantée. Ainsi la prétention à se penser dans le néant après la mort n'est pas plus rationnel et pensé que de croire en un être crucifié qui sauverait les vivants. Nous ne sommes pas individuellement propriétaires de notre existence. Tant de vivants vivent le néant et tant de morts, y compris certains qui vécurent le néant de leur vivants, sont là, présents, dans des dizaines, des milliers, des millions de consciences.

Car sinon, si nous étions propriétaires de nous-mêmes, de notre existence sur Terre, pourquoi considérer des malades d'alzheimer, des personnes plongées dans le coma comme autre chose que des êtres-néants ? Ils existent. Ils sont là. Même s'ils ne le savent peut-être pas, ils existent. Idem pour un nouveau-né... Et des centaines d'autres exemples... 

Nous ne possédons pas notre destin si court sur Terre, pas plus que nous ne sommes en possession de notre existence au-delà de notre mort, pas plus qu'avant notre naissance.

L'entièreté de notre corps nous est inconnu. Nous ne voyons et ne percevons aucun des milliards de milliards de virus, d'atomes, de bactéries, de flux électriques qui le composent. Nous ne savons que la surface du corps, nous ne connaissons quasiment rien de ce qui est à l'intérieur. Notre corps est un corps étranger à nous-même. Notre esprit tout autant... Qui sait quand il a pensé la première fois ? Qui sait de quoi il a pensé la première fois ? Qui sait pourquoi les rêves qu'il fait ne sont que d'hallucinants voyages dans des inconnues stupéfiantes ? Quand quelqu'un nous rappelle un moment de notre vie que nous avons oublié, il nous rappelle que ça n'a pas été un néant spatio-temporel de notre vie. Ça a existé. De la même manière que le futur n'est pas un néant absolu puisque nous avons tous une prédiction exacte de l'avenir : nous savons que notre état de vie corporelle et mentale se conclura à 100% par sa fin : ce que l'on appelle Notre mort. 

Nous sommes étrangers à nous de notre vivant... Alors cette prétention à affirmer ce que nous serons lorsque nous serons morts... Aucun croyant et aucun athée ne le sait. Personne n'a raison.

Il n'y a de certitudes sur rien, pas même sur le fait que vous venez de lire ce texte...







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