Le clapotis de l'eau toxique - Chroniques des Parallèles 24

➡️Des nuits sans peine, j'ai goûté le fantasme, j'ai laissé traîner ma langue et mes doigts sur le spectre pénombre de cette silhouette. Je ne savais plus, je ne me souvenais plus, mais j'avais en tête la silhouette sur laquelle je me vautrais des heures malgré les odeurs de moisissure, d'urine et de merde qui volutaient dans ma cellule.

Ils avaient beau dire qu'il s'agissait d'une chambre, j'étais convaincu, les doigts dans la gorge, que j'étais dans la cellule. L'eau, la lumière verdâtre, les sons d'écoulements, le clapotis de l'eau toxique et la tête torsadée d'un quotidien sans jour, sans nuit, sans temps et sans horizon. Le zest acide de sa peau, le contact métallique de ses lèvres... J'étais sans souvenir mais j'avais cette silhouette qui venait me broyer les entrailles, la queue et le cœur...