Ces litanies permanentes sur le plaisir

 ▶️Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours détesté les textes sur l'écriture, cette petite bave aux lèvres d'auto-suffisance suppliante, ces litanies permanentes sur le plaisir d'écrire, d'étaler le glaviot mental sur des pages et des écrans. Ça n'a jamais été une joie ou thérapie, plutôt un sacerdoce, quelque chose comme ça... Sans IA, sans gruger, sans resquiller... J'ai toujours détesté ça tout comme je déteste ce qu'il se passe là. Écrire sur l'écriture... Plutôt me jeter dans un lac de lisier, courir sur du sable brûlant. Plutôt me suffire du silence, des plaisirs cosmologiques qui remplissent mes pensées. Parce qui sait ? Je suis peut-être tout autre chose que le scrbouillard, une répétition infinie d'un homme infiniment insignifiant, trébuchant dans les ruelles sombre de l'âme, à me gargariser de cette peur qui m'assaille, transformant ma volonté en serpillière pleine de merde. Plutôt errer encore et encore dans un jour sans fin où seul le corps change, taillé au scalpel par le temps qui passe.

▪️Mais ça non plus, je n'y parviens pas, pulvérisé par mon image reflété par un miroir. Un visage identique chaque matin et chaque soir. Ce temps, lorsqu'on est ficelé dans sa boucle, passe si lentement quand chaque jour ressemble au précédent. Le souvenir des photos souvenir sont les seules preuves qu'il passe, qui embarque corps et esprit vers l'ultime abribus de cette mégapole achevée qu'on appelle la vie.

▪️Pour ceux qui ne vivent pas dans cette boucle, qui gesticulent, voyages, massacrent, enfantent, spécule et s'empiffre du monde, ce temps est sans doute infiniment rapide au point que je les vois me dépasser, se diriger vers le futur à vive allure ; au point de disparaître très vite vers l'horizon du prochain siècle... Je reste assis. J'admire l'accident et leur crépuscule magnifique...

▶️Les publications de la nuit sont une émanation de mon nouveau projet en cours de production.

Tous mes écrits sont 100% sans IA. Je n'en dirais pas autant pour mes visuels, mais c'est à dessein.