La bête s'était éprise du monde
➡️La bête s'était éprise du monde, venue ou revenue… sous cette nouvelle forme, boostée aux missiles hypersoniques, aux premiers robots autonomes, aux IA violentes, invasives, toutes puissantes… Mais vous la connaissez cette histoire. Vous l'avez vue dans des films, des bandes-dessinées, des livres de science-fiction. Pour d'autres, vous l'avez déjà vécue ou vous la vivez encore. La bête partout, dégoulinant sur le monde à la vitesse d'une onde de choc ; son corps essentiellement composé de cellules métastasées se ruant sur les cellules saines. Vous le savez déjà. Je vous parle, vous oui qui me lisez. Que vous soyez du passé, du présent ou du futur, tout ce que j'écris là, vous le savez. Vous savez la bête, comme elle est entrée en chacun de nous après avoir pris le pouvoir. Vous savez qu'elle est devenue vous, que vous ayez été de bons petits garçons ou de bonnes petites filles. La bête en moi, en tonton, nous jetant sur cette fille toute une nuit, à l'en éreinter, la démolir. Vous le savez, que vous soyez victimes ou bourreaux. La lumière orangée qui rampait dans la chambre dévoilant son visage souillé, ses yeux mi-clos, ses lèvres sanguinolentes… cette lumière fit renaître l'humanité, la honte, la tristesse et la colère. L'alcool s'estompait ; le sommeil me hallucinait. Je me rappelais quand je n'étais pas encore la bête, l'une de ses cellules cancéreuses ; quand je respirais l'air encore doux. La vie, c'était la vie, pas cette relique graisseuse qu'elle est devenue… Tonton ronflait, affalé sur le ventre aux côtés du corps démonté de cette pauvre fille. J'avais envie de pisser, de boire un café et de me coucher dans ma cave, le ventre chauffé par Mirail. Vous le savez ce que j'écris. Il était temps pour moi de partir.
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