Réseaux sociaux : j'ai une shemale plantée sur la bite | 05 janvier 2013

C'est là où j'animais une espèce d'agora de tocards débatteurs et de midinettes en chaleur, c'était excellent pendant presque 10 ans. Ensuite Internet, les petits photos de chats, et la cata quoi... quant à raconter sa vie, autant le faire franco: j'ai actuellement un foie métastasé, je lutte contre ça, ça me fait terriblement souffrir, ça me faire peur, je suis en dépression, je ne supporte plus le traitement, aidez-moi, parlez-moi, appelez-moi, etc. Là je pigerais (et je serais sans doute le premier à appeler). Mais les lamentables niaiseries du quotidien édifiées en information capitale sur sa vie, c'est juste du dégueulis d'abrutis. On dit réseaux sociaux, mais mon cul: c'est ni plus ni moins que la reproduction à l'identique des relations quotidiennes merdiques que des gens entretiennent avec leur boulanger, leurs collègues/patrons, leur conseiller Pôle Emploi ou la caissière chez Leclerc. « Alors le petit chat, y va bien? Et les enfants? Ça va? Oui? Oh bas tant mieux! Et vous avez passé des bonnes fêtes? Olalala c'est les soldes bientôt. T'as vu le gouvernement y va augmenter les impôts, oulalal ben finalement l'apocalypse a pas eu lieu. T'as vu hier à la télé, y'avait un super beau film avec Gérard Depardieu. Olalala il est grossier çui-ci, oh mais qu'il en paie trop des impôts, oh qu'il en paie pas assez ce gros riche, etc. »... Je prends internet pour ce qu'il est principalement: un média. Et j'aime qu'il se comporte comme un média, pas comme une réunion de dépressifs anonymes et d'imbéciles heureux qui croient bon d'indiquer à la terre entière ou/et à des pseudo-amis qu'ils boivent un café, qu'ils se grattent le cul ou que les "enfants c'est vraiment des emmerdeurs" ou "comme il est mimi le chachat". Mais je te rassure: je ne m'insurge pas plus que ça contre cette propension à s'étaler comme une serpillière cradingue et piteuse sur la place publique. Au contraire: ça nourrit mes personnages. Et quand certains me diront: tes personnages sont caricaturaux, je répondrai: « Non, ce sont des personnes réelles croisées sur les réseaux dits sociaux, dans la vie de tous les jours, dans la rue, dans des soirées, dans des cercles très proches et d'autres plus éloignés ».  Vérol n'est pas une personne, c'est une excroissance littéraire dérisoire, un virus, un bonimenteur scribouilleur, un animateur d'espaces virtuels et réels. Le reste, le marionnettiste garde un pouvoir sur tout autre: le secret absolu.  Réseaux sociaux : j'ai une shemale plantée sur la bite, mais on s'en fout!
Andy Vérol

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